Effets de théâtre « Les Trucs »
Après avoir découvert dans l’article précédent les secrets du vent, du soleil, des nuages, des éclairs …, continuons notre voyage dans l’illusion théâtrale avec 6 autres effets spéciaux du théâtre au XIX ème siècle.
Que le rideau se lève !
Effet de neige
Les flocons de neige qui tombent au théâtre sont généralement fait par des duvets de plume fine, du papier, de la poudre de marbre ou des rognures de gants de cuir blanc qui sont jetés par poignées par les machinistes depuis les ponts volants dans les cintres par les machinistes.
Un procédé mécanique est aussi utilisé, fait d’une toile dans laquelle on a pratiqué des fentes, suspendue entre deux perches créant un berceau pour les faux flocons ; à chaque extrémité du dispositif une petite guinde impulse un va-et-vient latéral qui fait tomber lentement mais uniformément les flocons.
Sur les vêtements, on simule la neige avec de la râpure d’os blanchis qui ne mouille pas les costumes.
Arc-en ciel
Phénomène figuré sur un ciel peint par l’éclairage en transparence de papiers colorés fixés sur les réserves pratiquées dans la toile. Dès 1864, Jules Duboscq imagine un procédé de lanterne pour projeter l’image spectrale directement à l’avant de la toile grâce à un jeu de lentilles et au passage du faisceau lumineux à travers un prisme.

Destruction, Écroulements
Truc basé sur l’effondrement en pièces détachées de l’architecture du décor par un jeu de guindes qui font basculer les éléments en volume (colonnes, coupole, statues) à des places définies. Ces éléments sont fabriqués en osier ou en bois léger recouvert de cartonnage ou de toile tendue. Par ailleurs, des châssis à volets avec rabattement permettent de révéler des effondrements peints.
Miroir
On utilise les propriétés de réflexion des miroirs plans pour des trucages dans du mobilier et pour l’effet du théâtroscope qui consiste à faire apparaître, dans un cadre, un personnage qui, en taille réduite déploie tous ses mouvements dans l’apparence de la réalité. Un effet semblable à celui de la chambre noire photographique qui renvoie l’image du personnage installé dans les dessous sur un fond noir.
Feu & incendies
Ce sont des effets qui sont réalisés sur scène sous l’oeil vigilant des pompiers et avec la présence en coulisses d’une série de seaux d’eau.
D’une manière traditionnelle, le feu est représenté par des languettes flottantes de rubans de satin ( rouge, jaune, orangé) auxquelles une soufflerie donne la vitalité des flammes dans la vapeur chlorhydrate d’ammoniaque. Derrière les châssis sont placés les fourneaux ou des rampes à gaz sur lesquels on verse de la poudre de lycopode mélangé à des feux de Bengale colorés qui, sous l’effet d’un grand soufflet, produisent des flammes de grande hauteur et la fumée noire se fait en versant de la poudre de spark.
La fumée peut aussi sortir des fentes des costières sous forme de vapeur colorée, venue d’une centrale, diffusée à l’aide de l’appareil de David.
Dans la représentation des grands incendies, les machinistes lancent des morceaux de fulmi-coton imbibés de flamme rouge ou de flamme verte.

Spectres
Apparition produite par réflexion au moyen de jeux de glaces, de personnages qui sont en mouvement mais absolument impalpables dans un décor sombre. On place pour cela entre la scène et le spectateur une glace sans tain inclinée de 20° vers le lointain, en avant de celle-ci, dans les dessous d’une rue ouverte on fait circuler dans un espace noir mat un personnage fortement éclairé dont l’image réfléchie par la glace apparaît derrière celle-ci virtuellement sur la scène.
Une modification de cet effet, sous le nom de métempsychose ou spectres fondants, permet de faire apparaître à la même place deux éléments qui se substituent l’un à l’autre. Ils sont disposés l’un sur scène, l’autre dans la coulisse ou les dessous ouverts, pour réfléchir leur image à la même place dans une glace sans tain.
Notre tour de magie en coulisses se termine. À découvrir dans d’autres articles quelques
« Curiosités Théâtrales »
